Droit successoral : ordres des héritiers et barème des droits de succession
Les personnes impliquées dans votre succession ne sont pas nécessairement celles auxquelles vous pensez. La détermination de l'ordre des héritiers permettra d'établir la dévolution de la succession.
© Crédit photo NN
Droits du conjoint survivant
Les droits successoraux sont les droits dévolus aux héritiers en l'absence du testament exprimé par le défunt dans un testament.
En ce qui concerne les héritiers, il est possible de trouver le conjoint survivant et il convient de noter que l'article 732 du Code civil prévoit que "le conjoint survivant non divorcé a droit à la succession".
Par ailleurs, la réforme du droit des successions et des donations du 23 juin 2006 a renforcé ces droits. Toutefois, il est important de préciser d'emblée, comme l'indique l'article 732 du Code civil, que le conjoint survivant est le conjoint marié de la personne décédée.
Cela signifie que le partenaire contractuel et le partenaire cohabitant ne lui sont pas assimilés et ne pourront pas bénéficier des mêmes droits. Ainsi, pour que ces derniers aient droit à une part de cette succession, le défunt doit avoir préalablement fait un testament en leur faveur.
Cela signifie également qu'après le divorce, l'ex-conjoint ne pourra pas bénéficier d'une part de la succession de son ex-conjoint décédé, sauf disposition contraire expresse dans son testament.
Toutefois, lorsque le conjoint décède au cours d'une procédure de divorce, le conjoint survivant hérite dans les conditions prévues par la loi ou par le testament existant. Les droits du conjoint survivant diffèrent selon qu'il est le seul héritier de la succession ou qu'il est en concurrence avec d'autres héritiers tels que les enfants du défunt, ses parents ou ses frères et sœurs.
En effet, certains descendants et ascendants du défunt sont des héritiers réservés, ce qui signifie qu'ils ne peuvent être privés d'une partie du patrimoine du défunt. Le conjoint survivant n'est donc un héritier réservataire que s'il n'y a ni ascendants ni descendants.
Ordre des héritiers
- Si la personne décédée n'a pas fait de testament : le transfert de ses biens s'effectue conformément à l'ordre des héritiers fixé par la loi.
- Si la personne décédée n'était pas mariée :
- Si le défunt a eu des enfants, la succession leur appartient en totalité (ou à leurs descendants s'ils sont eux-mêmes décédés).
- S'il n'avait pas d'enfants ou de frères et sœurs, ses parents reçoivent chacun la moitié de la succession.
- S'il n'avait pas d'enfants mais des frères et sœurs, ses parents reçoivent chacun un quart de la succession et l'autre moitié (les trois quarts si l'un des parents est décédé ou tous si les deux sont décédés).
- S'il n'avait pas d'enfants, de parents ou de frères et sœurs (vivants ou représentés), la succession est divisée en deux parties égales : une moitié pour la famille maternelle et l'autre pour la famille paternelle.
- Dans chacune des deux familles, ce sont les héritiers les plus proches qui héritent : d'abord les oncles ou les tantes, puis les cousins germains.
En présence d'une veuve ou d'un veuf :
- Si la personne décédée avait des enfants, la succession est partagée entre le conjoint survivant et les enfants. En l'absence d'enfants, le conjoint hérite de la succession qu'il partage avec le père et la mère du défunt s'ils sont encore vivants.
- Si les deux sont décédés, il hérite de tout.
Le partenaire de Pacs n'est pas un héritier
Pour avoir des droits sur la succession, il doit avoir été désigné dans un testament. Le conjoint ou partenaire de Pacs est exonéré des droits de succession en quatre catégories principales :
En résumé
Les règles de succession déterminent un ordre de représentation des héritiers ou ayants-droit :
- 1ère catégorie
Le ou les enfants et leur(s)descendant(s) : la loi ne fait pas de distinction entre les enfants naturels ou légitimes, adopté ou adultérins.
- 2e catégorie
les parents, frères et soeurs et leurs descendants (neveux et nièces du défunt).
- 3e catégorie
Les ascendants différents des parents, grand-parents et arrières-grands-parents du défunt.
- 4e catégorie
les héritiers collatéraux (oncles, tantes, cousins du défunt).
Les héritiers les plus proches du défunt en degré de parenté sont les premiers concernés par l’héritage et excluent les héritiers des catégories suivantes. Suivant la règle de l’ordre de représentation, les descendants d’un héritier, lui-même décédé, peut recueillir la part d’héritage qui devait lui revenir.
Le conjoint survivant dans une succession ne dispose pas du même droit selon qu’il est marié ou non.
Le conjoint marié :
Il hérite systématiquement mais sa part dépend de plusieurs situations :
- la présence d’autres héritiers lors du décès de descendants,
- le régime matrimonial choisi par les époux (communauté de biens réduite aux acquêts ou contrat de mariage),
- l’existence d’une donation entre époux ou d’un testament.
Si les époux sont séparés de corps au moment du décès de l’un d’eux, le conjoint survivant conserve ses droits, sauf s’il existe une clause contraire stipulée dans la convention de séparation. Si le divorce a été prononcé, les ex-époux n’héritent pas l’un de l’autre.
Le conjoint non marié :
Les partenaires liés par un PACS ou les couples vivant en union libre ne sont pas reconnus par les règles de successions. Ils sont considérés comme tiers par la loi et ne figurent pas dans l’ordre des héritiers donc n’ont aucun droit dans la succession légale de l’un d’eux. Seul une donation ou un testament peut leur ouvrir des droits dans la succession.
Une des meilleures solutions pour protéger ses proches est la rédaction de ses dernières volontés ou souscrire une assurance décès et/ou d’obsèques.
Barème des droits de succession
Le calcul des droits dus à l’Administration Fiscale en cas de donation ou d’héritage se réfère au barème fixé par la loi et diffère selon le degré de parenté et la somme concernée.
Les barèmes des droits de donation et de succession ainsi que les abattements qui diminuent les frais à payer n’ont pas été modifiés en 2019. Le gouvernement ne projette pas de modifier les droits de succession.
Abattement spécial pour les personnes handicapées :
Les personnes handicapées bénéficient d’un abattement spécial de l’ordre de 159.325 € sur les biens recueillis par donation ou succession.
TABLEAU DES DROITS DE SUCCESSION ET DE DONATION EN LIGNE DIRECTE PARENTS/ENFANTS au 1er janvier 2019
- Succession et donation : 100.000 € entre parents et enfants : Tranches après abattement : jusqu’à 8.072 € / Taux : 5%
- Donation : 31.865 € entre grand-parent et petit-enfant et 5.310 € entre arrière grand-parent et arrière petit-enfant : Tranches après abattement : entre 8.072 € et 12.109 € / Taux 10% OU entre 12.109 € et 15.932 € / Taux 15%
- Donation de logement neuf pour lequel un permis de construire a été obtenu entre le 01/09/2014 et le 31/12/2016 : 100.000 € si la donation est faite au profit d’un ascendant ou d’un descendant : Tranches après abattement : entre 15.932 € et 552.324 € / Taux 20% OU entre 552.324 € et 902.838 € / Taux 30%
- Don d’argent : abattement supplémentaire de 31.865 € si le donateur a moins de 80 ans pour un don aux enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants majeurs : Tranches après abattement : entre 902.838 € et 1.805.677 € / Taux 40% OU plus de 1.805.677 € / Taux 45%